TOURNIER Louise naît le 30 mars 1820 à Vaour (81), de Jean et de COURSIERES Sylvie. Elle épouse à l'âge de 20 ans, BONNET Jean François, le 18 février 1840 à Vaour. A partir de leur mariage, habitent Mespoulet, commune de Roussayrolles, chez les parents de l'époux.
Elle est internée le 16 mai 1857, à l'hôpital du Bon Sauveur à Albi (81), pour aliénation mentale. Sa maladie doit remonter aux alentours de 1851, vers l'âge de 31 ans. Elle y restera enfermée durant 39 ans; sans sûrement ne jamais en sortir, car même pour le mariage de son fils en 1869 elle n'est pas présente.
Elle décède à l'asile le 7 mai 1896, à l'âge de 76 ans, d'une double pneumonie
Extraits du registre de l'hôpital du Bon Sauveur
Femmes 3 : 2 décembre 1853 - 6 septembre 1864
TOURNIER Louise, femme BONNET,
sans profession, âgée de 37 ans, domiciliée dans la commune de Roussayrolles,
canton de Vaour, Tarn.
Entrée dans l'établissement le 16 mai 1857 par ordre
du préfet du Tarn.
Une enquête du commissaire de police a constaté les
actes dangereux auxquels se livre la femme Tournier.
Le docteur Malgouyre, aux Cabannes le 28 mars 1857,
certifie que la nommée Louise Tournier, épouse de François Bonnet, habitant
Roussayrolles, est depuis 6 ans dans un état continuel d'aliénation mentale
avec divagation soutenue et parfois accompagnée d'accès de folie et de délire
assez fixe d'incendier sa maison pour y brûler ses enfants.
État mental qui la rend dangereuse et peut
compromettre l'ordre public et la sûreté des personnes. Que
dès lors il y a nécessité pressante de la placer dans un établissement de
santé pour y être traitée et tenue renfermée.
Les causes de cet état maladif restent inconnues à
la famille et aux médecins qui l'ont soignée, et ont toujours résisté aux
divers traitements qu'on lui a fait suivre, sans obtenir une amélioration de
son état d'aliénation qui devient de plus en plus continuel avec le caractère
furieux.
Quinze jours après son entrée dans l'établissement, le 1er juin, le Dr Bermond certifie que la nommée Tournier Louise est toujours agitée et que son état n'a pas changé depuis son entrée dans l'asile.
Trois mois après son entrée,
le 17 août, le Dr Bermond certifie que Louise est toujours prise d'accès
maniaque plus ou moins longs. Dans les intervalles, elle est un peu plus
tranquille, mais ses idées sont toujours incohérentes. L'ancienneté de la
maladie et la persistance des symptômes, sans amélioration rendent nécessaire
son maintien dans l'asile.
Maintenu par ordre du Préfet le 19 août 1857.
Les frais de son entretien seront supportés, savoir 36 frs par la commune de Roussayrolles et 328.50 frs par le département. Ceci grâce aux pièces établissant la position de fortune de l'aliénée et de sa famille.
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